et après, qu’est-ce que l’on fait ?

Le 14 octobre 2025, une page de l’histoire de l’informatique se tournera. Windows 10, le système d’exploitation qui nous accompagne depuis près d’une décennie, cessera d’être officiellement pris en charge par Microsoft. Il est donc grand temps de réfléchir à l’avenir de nos fidèles ordinateurs dotées de cet OS. Mais quelles sont nos options ? Faut-il céder à la tentation d’une mise à niveau vers Windows 11, même si notre PC n’est officiellement pas compatible ? Ou bien est-ce le moment idéal pour se tourner vers des alternatives comme Linux ? Décryptage.

💸 Payer pour prolonger le support, la solution de facilité ?

La première option qui s’offre à nous est de souscrire au programme de mises à jour de sécurité étendues (ESU). En échange d’un abonnement annuel, nous continuerons à recevoir les précieux patchs. Mais attention, cette option va vous saigner, car le tarif double chaque année ! Pour les entreprises, il faudra débourser 61$ par appareil la première année, puis 122$ la deuxième et enfin 244$ la troisième. Les établissements scolaires bénéficient heureusement de tarifs plus doux, de 1$ à 4$ par poste. Quant aux particuliers, Microsoft n’a pas encore communiqué de grille tarifaire.

En clair, les ESU sont une solution temporaire qui vous laisse 3 ans maximum pour trouver une porte de sortie. Et encore, sans aucune garantie de recevoir de nouvelles fonctionnalités ou même des correctifs pour les bugs non critiques. De plus, le support technique sera limité. Bref, on est loin d’une formule idéale sur le long terme.

💣 Forcer le passage à Windows 11, l’option kamikaze

Si votre PC n’est officiellement pas compatible Windows 11 mais pas trop vétuste non plus, vous pouvez tenter de forcer la mise à niveau. Pour l’instant, il suffit d’ajouter le paramètre /product server à la ligne de commande de l’installeur pour outrepasser le contrôle des exigences matérielles, comme la présence obligatoire d’un module TPM 2.0 ou d’un processeur supporté. Une autre méthode consiste à modifier certaines clés de registre pour simuler un hardware compatible ou encore à créer une ISO personnalisée avec l’outil Rufus.

Toutefois, il semblerait que Microsoft cherche à corriger ces failles. La récente build 25H1 publiée dans le canal Insider Canary a en effet supprimé la combine /product server. Un tour de vis qui, s’il se confirme dans une future mise à jour grand public après la 24H2 d’octobre, condamnerait définitivement les vieux PC à rester sous Windows 10. Il est probable que les autres astuces soient elles aussi invalidées à moyen terme.

Certes, vous pouvez actuellement installer Windows 11 sur une machine non supportée sans rencontrer de problème immédiat. J’en ai fait moi-même l’expérience avec succès. Mais rien ne garantit que cela reste viable sur la durée. Microsoft peut décider à tout moment de durcir ses critères de compatibilité et de cesser de délivrer les mises à jour vers les ordinateurs non compatibles. De plus, certains périphériques ou applications pourraient ne pas fonctionner de manière optimale sur une plateforme non certifiée. Bref, c’est un pari sur l’avenir !

🆕 Renouveler ou mettre à niveau son matériel, la tentation consumériste

Une autre solution est évidemment de passer sur un PC récent, taillé pour Windows 11. Sur le papier, c’est tentant. Fini les problèmes de compatibilité, on profite de toutes les nouveautés sans se prendre la tête. Les constructeurs et Microsoft se frottent les mains.

Mais à quel prix ? Certes, votre portefeuille va trinquer et notre pauvre planète n’avait pas besoin qu’on jette aux orties un ordinateur fonctionnel. C’est tout le paradoxe de la stratégie de Microsoft, qui privilégie une sécurité maximaliste au détriment de la sobriété numérique. Combien de millions de PC parfaitement opérationnels vont ainsi se retrouver relégués aux oubliettes, au mépris des enjeux écologiques et du pouvoir d’achat ?

Pourtant, des tests indépendants ont montré que Windows 11 fonctionnait très bien sur des configurations inférieures aux spécifications officielles, avec par exemple un bon vieux processeur Intel Core i7-6700K ou même un antique Intel Core 2 Duo. Preuve que ces prérequis matériels drastiques sont plus un choix politique qu’une réelle nécessité technique. De quoi faire grincer des dents…

Heureusement, le renouvellement n’est pas la seule option. Si vous êtes un peu bidouilleur, vous pouvez aussi envisager de mettre à niveau vous-même certains composants, comme changer la carte mère et le processeur si votre PC est évolutif. De quoi rendre votre machine éligible à Windows 11 sans la changer intégralement. Mais cela demande un peu de compétences techniques.

🐧 Embrasser Linux, le choix de la sagesse

Et si la meilleure option était de tourner le dos à Windows ? En adoptant Linux, vous donnez un sursis à votre machine sans rogner sur la sécurité, et sans débourser un centime !

Avec des distributions grand public comme Ubuntu et Linux Mint, l’installation et la prise en main sont désormais très accessibles. Fini l’époque où il fallait être un guru de la ligne de commande pour dompter le pingouin. Les interfaces sont devenues bien plus conviviales et intuitives, tandis que la compatibilité matérielle et logicielle s’est largement améliorée. De quoi migrer en douceur depuis Windows, sans trop perdre ses repères.

À lire également : 👉 5 bonnes raisons de passer à Linux après Windows 10

Non seulement vous prolongez de plusieurs années la vie de votre PC, mais vous vous libérez aussi de la spirale infernale de l’obsolescence programmée et des mises à jour forcées. Avec Linux, ce sera à vous de décider quand passer à une nouvelle version, et non à l’éditeur de vous l’imposer. Cerise sur le gâteau : vous échappez à la collecte de données intempestive de Microsoft et à ses manœuvres commerciales douteuses. De quoi retrouver le contrôle de votre machine !

Bien sûr, tout n’est pas rose non plus sous Linux. Certains logiciels ou jeux très spécifiques peuvent manquer à l’appel ou nécessiter des bidouilles pour fonctionner. Il faudra aussi un petit temps d’adaptation pour maîtriser ce nouvel environnement et ses petites particularités. Mais globalement, pour un usage courant (web, bureautique, multimédia, développement…), Linux fait plus que largement l’affaire. C’est l’occasion de redécouvrir votre vieux coucou sous un nouveau jour !

😬 Continuer sous Windows 10, le choix de l’inconscience

Certains choisiront de continuer à utiliser Windows 10 sans les mises à jour de sécurité. Après tout, leur machine tourne comme une horloge, pourquoi s’embêter à changer ses habitudes ? Grave erreur ! Sauf si votre PC est totalement déconnecté d’Internet et que vous n’y branchez jamais une clé USB, c’est ouvrir un boulevard aux virus et aux pirates ! Votre machine fera alors partie des innombrables PC zombies qui empoisonnent le web. Elle contribuera à propager des malwares et à mener des attaques par déni de service, à votre insu. Sans compter les risques pour vos propres données, qui pourraient être dérobées ou chiffrées par un ransomware. Non, vraiment, continuer à utiliser un OS obsolète en 2025, c’est l’assurance de jouer avec le feu. À proscrire absolument !

Conclusion

En définitive, le choix vous appartient mais l’heure tourne. D’ici octobre 2025, il faudra soit passer à la caisse pour obtenir un sursis sous Windows 10, soit renouveler ou mettre à niveau son matériel pour passer sous Windows 11, soit se tourner vers l’alternative Linux.

Le plus raisonnable semble encore d’envisager dès maintenant une migration vers Linux, surtout si votre usage reste relativement basique. C’est l’occasion de redonner un coup de jeune à votre machine, tout en échappant à l’obsolescence programmée et à la mainmise de Microsoft. Et rien ne vous empêchera d’utiliser Windows 10 ou 11 dans une machine virtuelle pour certains besoins ponctuels.

Si vraiment vous ne pouvez pas vous passer de Windows, prévoyez alors de provisionner un budget pour renouveler ou faire évoluer votre matériel d’ici la date fatidique. Et réfléchissez bien avant de forcer l’installation de Windows 11 par des moyens détournés. Même si cela fonctionne dans l’immédiat, le risque de se heurter à des problèmes de compatibilité et de stabilité à l’avenir est réel. Sans parler de l’épée de Damoclès d’un éventuel blocage des mises à jour.

Une chose est sûre : attendre le dernier moment pour agir, c’est le meilleur moyen de le regretter amèrement ! Alors autant anticiper la transition dès aujourd’hui, en explorant sereinement les différentes options. Histoire de changer de crémerie en douceur, sans précipitation.

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À propos Santana

Analyste en cybersécurité avec 5 ans d'expérience dans la protection des systèmes d'information contre les menaces et les attaques. Expertise dans la surveillance des réseaux, l'analyse des vulnérabilités, et la gestion des incidents de sécurité. Passionnée par l'innovation technologique et la mise en œuvre de solutions de sécurité robustes pour protéger les données sensibles et assurer la conformité réglementaire.

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